Marivaux LA 1
Remarque : attention, cette lecture analytique est relativement longue, il faudra bien sélectionner vos remarques en fonction de la question afin de ne pas dépasser les 10 mn exigées à l’oral.
L’ouverture de L’île des esclaves est une scène d’exposition vivante qui montre une révolte en action. Par ailleurs, elle se veut aussi emblématique des enjeux de la pièce dans son ensemble.
Problématique : comment s’effectue, sous les yeux des spectateurs, la rébellion d’Arlequin ?
I. Une scène d’exposition
Conformément à la tradition théâtrale, la scène première est une scène d’exposition, c’est-à-dire qu’elle a pour objectif de présenter aux spectateurs un certain nombre d’éléments nécessaires à la compréhension des événements.
1. Les informations données au spectateur
Où : pour le lecteur, ce sont initialement les didascalies qui renseignent l’espace où se déroule l’action ; dans L’île des esclaves on peut effectivement lire en ouverture de la pièce les indications suivantes : « la scène est dans l’île des esclaves. Le théâtre représente une mer et des rochers d’un côté, et de l’autre quelques arbres et des maisons. » Le spectateur voit, sur scène, le décor dépouillé d’une espace insulaire : les rochers évoquent le naufrage, et de ce fait l’impossibilité de pouvoir repartir sans aide de l’île. Pour Iphicrate l’île est donc susceptible de se transformer en piège. De plus, l’île suscite au XVIIIème siècle un horizon d’attente précis : elle correspond à la vogue de l’exotisme. Marivaux présente un univers sauvage, proche de la nature comme l’indique la mention des « cases » par Iphicrate ce qui implique l’idée d’une société dont les coutumes et les mœurs sont différentes de celles d’Athènes. Enfin, l’île est aussi l’espace type des utopies. Avec l’utopie, le spectateur attend un univers bouleversé, aux valeurs inversées par rapport à la société contemporaine. La suite de la scène va en effet insister sur le renversement des