Marivaux surprise amour
Cinq ans après La Surprise de l’Amour, Marivaux écrit en 1727 une seconde pièce portant également sur l’éveil de l’amour dans les cœurs réticents et qu’il intitule La Seconde Surprise de l’Amour. Dans cette scène d’exposition, la Marquise, veuve depuis peu, se croit bouleversée à jamais et ne veut plus entendre parler de l’amour. Lisette, sa servante, tente de la consoler, d’abord par la raison, puis par la ruse. Dans ce début d’histoire « tragique », ne peut-on pas se demander quels sont les premiers indices de l’action, ainsi que la tournure comique que prend cette scène. En effet nous verrons d’une part ce que cette scène nous apprend sur les personnages que sont la Marquise et Lisette, tant sur leur apparence physique que sur leur appartenance sociale, ainsi que la relation qui existe entre les deux femmes. Puis, d’autre part, nous montrerons ce que cette scène d’information nous fait comprendre sur leur caractère respectif, à savoir que, si la maîtresse rime avec sage, alors la maîtresse n’est pas toujours celle que l’on croit. Enfin, nous verrons comment Marivaux transforme un début d’intrigue tragique en action comique et fait passer le deuil au second plan, lui préférant les péripéties de l’amour et du divertissement.
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Ce texte est une scène d’exposition. Elle fournit les éléments enrichissant nécessaires à la compréhension de la situation initiale et est donc comparable à l’incipit d'un roman. La pièce s’ouvre avec l’entrée de la Marquise, suivie de Lisette. Ce sont donc deux femmes qui ouvrent la pièce qui sont – hormis pendant un bref instant, lors de la scène du miroir – seules. Le nom de « Madame » est prononcé dès le début de la pièce par Lisette par un simple « Oui, Madame. » alors que la Marquise ne prononce le nom de Lisette que plus tard dans la scène : « Je vous prie, Lisette, point de plaisanterie. ». Concernant leur apparence physique, critère qui permet à