Marivaux, l'île des esclaves : scène x, la tirade de cléanthis
Le théâtre est-il une bonne tribune pour la contestation ?
Intro : L'île des esclaves, 1ère représentation en 1725, Marivaux : dramaturge, écrit des comédie psychologiques, sentimentales, utopiques qui répondent parfaitement au Castigat Ridendo Mores ; cette île des esclaves par exemple est un lieu de la grèce antique, utopie sur laquelle l'ordre social maître/esclave est inversé. Arlequin & Cléanthis, en débarquant sur cette île, en deviennent les maîtres, tandis que Iphicrate & Euphrosine adoptent le rôle de valets.
Cependant à la scène 9 Arlequin décide d'être meilleur que son maître & lui pardonne, puis essaie de convertir Cléanthis au repentir. Seulement celle-ci, toute à la joie de son nouveau statut, ne comprend pas ce revirement soudain. Dans la scène X, qui constitue le véritable dénouement avec une grande dimension Saturnale, Cléanthis se lance dans une tirade passionnée, refusant de devoir pardonner à ceux qui l'ont maltraitée (à la suite de notre extrait, elle pardonne quand même).
Cette tirade polémique & oratoire prend donc un tour critique, ironique, agressif, mais vise également à frapper le public par un discours vif & dialogué.
3 Grands Axes :- Une vive indignation
- Polémique & Oratoire- La double énonciation
UNE VIVE INDIGNATION : - Un lexique très contrasté - | Champ lexical de violence, de l'abus de pouvoir | ''méprisent'', ''maltraitent'', ''fiers'' | Champ lexical de l'humiliation associé aux maîtres | ''pauvres gens'', ''offensés'', ''maltraités'', ''accablés'' | Contraste avec le champ lexical de la bonté associé aux esclaves | ''honnêtes gens'', ''mérite'', ''pardonner'', ''bonté'', ''cœur bon'', ''vertu'', ''raison'', ''pitié'' | Opposition : renforce la critique sociale | ''riches'', ''grand seigneur'', ''l'or, l'argent & les dignités''/ ''pauvres gens'', ''le cœur bon, la vertu, la raison''