Marketing societal
Les enfants qui sont ici le sont parce qu’ils ont été abandonnés ou parce qu’ils sont orphelins. Les couples qui viennent dans les centres comme celui de Lalla Meryem, y viennent pour combler un vide affectif ou pour des raisons humanitaires. Mais quelles ques soient les motivations qui lient ces destins, les futurs adoptants savent qu’ils ne seront jamais considérés, au regard de la loi et bien souvent de la société, comme de "vrais" parents. Ils savent que leur enfant adoptif ne portera jamais leur nom et ne sera jamais considéré par la loi comme leur héritier. Pour la simple et bonne raison que l’adoption, au sens d’une transmission de filiation, est interdite au Maroc. L’article 83-3 du code de la famille stipule en effet que "l’adoption n’a aucune valeur juridique et n’entraîne aucun des effets de la filiation". Est en revanche autorisée, la "kefala" ou sorte de tutelle légale sans que le lien de sang ne soit rompu avec les parents ou la mère biologique, s’ils sont connus. La kefala confère aux parents adoptifs un devoir de protection, d’éducation et de soin jusqu’à la majorité de leur enfant. Mais ce dernier ne pourra en aucune façon prétendre aux mêmes droits que l’enfant légitime. Pratiquement, il ne portera pas le nom de ses parents adoptifs et ne figurera pas sur leur livret de famille. Une sorte de marquage de la société. Encore s’est-il allégé depuis que la loi de 2002 a supprimé l’infamant "de père inconnu" sur le livret de famille pour le remplacer par un patronyme, mais toujours différent de celui du père adoptif. Cet enfant n'aura pas non plus de vocation successorale, c'est-à-dire