Marot, petite épître au roi
Dans cette epître, c'est-à-dire lettre adressée au roi, Marot compose ces vers pour demander au roi une pension. Pour obtenir ses faveurs ils déploie toute sa maitrise des rimes. Cet epitre composé de rimes équivoquées a pour sujet la poésie en train de s’écrire.
Problématique: Comment Marot transforme-t-il une épitre destinée au roi en une réflexion sur la poésie?
I. Une épître adressée au Roi pour lui demander une faveur
a) Le poète flatte le Roi
Tradition de l’épître: lettre adressée au Roi: “je / vous / nous” (le connaît bien, se permet de parler de “nous”)
Humilité de Marot: “vous trouvez assez de rime ailleurs” (pas besoin de lui, le Roi a tous les poètes qu’il veut)
Se tourne volontairement en dérision avec des termes dépréciatifs pour le poète, cjoix de sonorités un peu ridicules : “rimailleurs”, “rimaille”, “quelque rimart”, “personne rimante”, “ce jeune rimeur”, “rimassé”
Flatterie: “quand vous plaît, mieux que moi rimassez” (le Roi est meilleur poète que Marot lui-même)
b) L’exposition de la difficile condition du poète
La pathétique: “je m’enrime” ressemble à je m’enrhume (pitié pour le poète) ; “c’est pitié”, faim du poète (“mon pauvre corps ne serait nourri”) qui n’a pas assez à manger avec son art
Pas de biens matériels alors que le Roi est très riche: “des biens avez … mais moi, je ne soutiens... maille” (je ne gagne pas d’argent)
c) La demande d’une reconnaissance de son travail
Supplique : “je vous supplie, qu’à ce jeune rimeur / fassiez avoir par sa rime heur” (je vous demande que ma poésie fasse mon bonheur = que vous me payiez)
“je suis marri” (je suis fâché (de ne pas gagner d’argent))
Marot demande au Roi d’honorer sa réputation de mécène (protecteur de l’art) : “afin qu’on dise... ce rimailleur... il a connu quel bien par rime