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La crise des « subprimes » : de la crise financière à la crise économique
Entre 3 et 7 points de croissance en moins pour les économies avancées en 2009
Jean-Charles Bricongne
Vincent Lapègue
Olivier Monso
Divisions :
- Synthèse conjoncturelle
- Croissance et Politiques
Macroéconomiques
Mars 2009
L
a crise financière s'est amorcée en 2007 aux États-Unis sur le marché des prêts hypothécaires aux emprunteurs les plus risqués (prêts subprimes). Elle s’est progressivement étendue à l’ensemble des marchés financiers et a fini par atteindre l’économie réelle à la fin de l’année 2008.
Cette crise traduit une sous-évaluation fondamentale du risque au début des années 2000 par les institutions financières, les investisseurs, les régulateurs et les agences de notation. Cette sous-évaluation a été nourrie par une stabilité apparemment accrue des évolutions macroéconomiques (croissance et inflation), par le développement de nouveaux produits financiers, destinés à mieux répartir le risque dans l’ensemble du système financier mais conduisant in fine à en perdre la trace, ainsi que par une régulation fragmentée, à la fois au plan international et au sein des États, notamment aux États-Unis. Cette sous-estimation du risque a conduit à une hausse générale de l’endettement, de plus en plus tourné vers des emprunteurs risqués, un contrôle de plus en plus lâche et des hausses auto-entretenues des prix des actifs financiers et immobiliers. Sur nul autre marché ces dérives n’ont été aussi présentes que sur le marché des subprimes : il n’est donc pas étonnant que ce soit là que les premières failles soient apparues, servant de déclencheurs à la crise.
La crise financière s’est transmise à l’économie réelle par trois canaux principaux. D’abord, la crise financière a entraîné une crise de confiance qui touche l’ensemble des agents économiques : les banques hésitent à se prêter entre elles, tandis que les ménages, par crainte du chômage, accroissent leur épargne de