Martin luther king philosophie de la non violence
1) Le parcours intellectuel de King
C’est à Morehouse College que King a son premier contact avec la théorie de la résistance non violente au travers de l’œuvre de Thoreau : « Essai sur la désobéissance civique ». Il y découvre, dit-il, « l’idée de refuser de collaborer avec un système mauvais » . Cette lecture le marque au point qu’il relira l’ouvrage plusieurs fois.
« Il était conquit par l’affirmation provocante de Thoreau selon laquelle une minorité créatrice – fût-elle réduite à ‘un seul honnête homme’ – pouvait mettre en branle une révolution morale. »
Thoreau est né en 1817, il vivait dans les bois, condamnait l’esclavage, la guerre et fut emprisonné parce qu’il refusait de payer les impôts. Il montra que la majorité n’avait pas forcément raison :
« Si, de par sa nature, cette machine veut faire de nous l’instrument de l’injustice envers notre prochain, alors je vous le dis, enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper la machine. Il faut que je veille, en tout cas, à ne pas prêter au mal que je condamne… Tout homme qui a raison contre les autres constitue déjà une majorité d’une voix. »
Pour l’exprimer avec hermann Hesse, nous dirons qu’il nous faut croire « à la vertu du petit nombre… Le monde sera sauvé par quelques uns ». Au Séminaire Théologique Crozer, la pensée de King s’oriente vers une recherche approfondie de la meilleure manière d’éliminer les fléaux sociaux. Il découvre l’œuvre de Walter Rauschenbusch. Bien qu’il ne soit pas en accord avec l’excès d’optimisme qui caractérise l’époque de Rauschenbusch et la tendance de ce dernier à confondre parfois Royaume de Dieu et Royaume terrestre, il est emballé par l’idée que l’Evangile a son mot à dire sur les problèmes sociaux. L’Evangile ne s’adresse pas seulement à la santé spirituelle et personnelle mais aussi aux problèmes économiques et sociaux que rencontre une population.
« A l’auteur de Christianity and the Social