Mascarille
Problématique : comment le comique de ces deux scènes soutient-il un message satirique plus sérieux ?
Première partie : deux scènes comiques
a. Le comique de situation
Ces deux scènes sont fondées sur des situations de quiproquos.
Preuves :
Scène 6 : incompréhension réelle de Marotte (« je n'entends point le latin » l. 5, « je ne sais point quelle bête c'est là » l. 16 = deux verbes de connaissance employés à la forme négative).
Scène 7 incompréhension feinte de Mascarille (onomatopée comique « hem » l. 29)
b. Le comique de mots
Mais c'est surtout le comique de mots qui est ici à l'honneur.
Preuves :
Scène 6 : emploi comique d'un registre extrêmement soutenu (ex : périphrases des Précieuses = « un nécessaire » l. 4, pour un laquais, « si vous êtes en commodité d'être visibles » l. 4, pour « si vous êtes au logis », et surtout « le conseiller des grâces » l. 15 pour « le miroir »).
Scène 7 : même procédé (« que j'exposasse l'embonpoint de mes plumes à l'inclémence de la saison pluvieuse » l. 25-26 pour « que je sois mouillé par la pluie »).
Scène 6 et 7 : comique renforcé par le contraste avec le registre familier des autres personnages (ex : jurons « dame » dans les deux scènes, l. 5 et 23, « par ma foi » l. 16, mots nouveaux comme « filofie » l. 6, qui trahit le manque d'éducation de Marotte).
Mais un message satirique sous-jacent
a. La satire sociale : la violence des rapports maîtres/serviteurs
Les deux Précieuses font preuve de mépris envers Marotte, de même que Mascarille envers ses deux porteurs.
Preuves :
Différence sociale très marquée (ex : emploi du mode impératif par les maîtres : « apprenez » l. 3, « venez » l. 15, « ôtez » l. 27)
Mépris social : les nombreuses injures employées par une classe sociale envers l'autre (« sotte » l. 3, « impertinente » l. 7, « ignorante » l. 18, « marauds » l.