Master
Alain ANGORA, Amine TARAZI∗
Résumé : Notre objectif dans ce travail est, d’une part, d’analyser le rôle des indicateurs macroéconomiques et bancaires dans l’occurrence des crises bancaires survenues dans les pays de la zone UEMOA de la fin des années 80 jusqu’au milieu des années 90. D’autre part, nous proposons un cadre de surveillance (système d’alerte avancée) fondé sur un modèle Logit multinomial original. Nos résultats montrent que la baisse de l’inflation et la contraction de l’activité économique constituent les principaux facteurs qui ont fragilisé le système bancaire et déclenché la crise dans un contexte de déclin de l’activité traditionnelle d’intermédiation. En outre, la détérioration des termes de l’échange et un recul des flux de capitaux en direction de l’Union sont associés à une forte fragilité financière deux ans avant l’occurrence de la crise. Nous analysons le pouvoir prédictif d’un modèle d’alerte avancé augmenté de variables spécifiques aux banques. Tout en améliorant la performance d’un modèle n’intégrant que les variables macroéconomiques, nous montrons que celles-ci sont peu pertinentes dans l’explication des crises à l’exception de l’importance des dépôts dans les bilans bancaires qui joue un rôle fondamental pour expliquer non seulement le déclenchement mais aussi la durée des crises. Par ailleurs, nous confrontons la capacité prédictive de notre approche multinomiale à celle des modèles binaires habituellement utilisés dans la littérature. Nous montrons que la prise en compte de plus de deux régimes permet de réduire le nombre de fausses alertes et d’aider les superviseurs bancaires à décrypter les caractéristiques d’une crise annoncée. Classification JEL : G21 Mots-clés : Crises bancaires, UEMOA, modèles Logit multinomiaux
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