Matérialisme historique
La thèse du matérialisme historique est‐elle compatible avec les désastres grandissants générés par l’homme contre l’homme : développement de l’insuffisance vitale, montée de la xénophobie, génocides ?
Selon Anton PANNEKOEK, Le matérialisme historique, 1919, le matérialisme historique est tout d’abord une explication, une conception de l’histoire, et surtout, des grands événements, des grands mouvements des peuples, des grands renversements sociaux. Chaque événement historique est composé d’actions d’hommes qui transforment ou luttent pour transformer le monde. Quelles sont les forces qui les poussent ? Explication de l’histoire, cela signifie donc explication des motifs, des causes qui ont obligé les hommes à agir. Néanmoins, au‐delà des causes matérielles, concrètes ou encore réelles, nous avons les causes abstraites, idéalistes, en satisfaction de nos propres intérêts, permettant dans certains cas des sacrifices enthousiastes. La conception matérialiste de l'histoire cherche à analyser les causes des développements et des changements qui s'opèrent dans les sociétés. Une importance est notamment portée aux conditions d’existence réelle des êtres humains, aux rapports entre les classes sociales, et à leur influence sur les évolutions historiques. Il s'agit d'un « instrument de connaissance et d'explication de la réalité sociale et historique. » On ne peut aborder le matérialisme historique sans évoquer le matérialisme dialectique d’Hegel qui considère que l’histoire traverse des crises fécondes, qu’elle n’est pas linéaire. Ainsi, il est aisé d’appliquer cette méthode dialectique à l’étude de l’histoire de la société puisque tous les phénomènes doivent être étudiés selon les conditions, le lieu et le temps avec lesquels ils sont liés. Tout d’abord, le matérialisme historique considère que derrière chaque acte de l’homme se trouve