Maurice Thorez et le Parti communiste française pendant la seconde guerre mondiale
Introduction :
« Seule la classe ouvrière a été fidèle, dans sa masse, à la France profanée » a déclaré François Mauriac. Cette affirmation résume à elle seule la volonté du Parti Communiste Français (PCF) de s’ériger en « parti des fusillés » ou « parti des résistants » lors de la Seconde Guerre Mondiale.
A travers des événements fondateurs, le Parti Communiste Français va alimenter la mémoire collective afin d’ancrer d’une manière pérenne son rôle au sein de la résistance française à la fois singulière et complexe. Le discours de Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, à Châteaubriant, le 22 Octobre 1946 est ici explicite ; il s’agit de rendre hommage aux fusillés français – et étrangers – membres du parti et morts pour la France, pour la libération, contre le régime de Vichy et le joug nazi.
Néanmoins, l’épisode de la guerre est sans doute l’un des plus caractéristiques de toute la complexité du PCF ; internationalisme ou vocation nationale, corrélation étroite avec l’URSS ou défense des intérêts français, tels seraient les leitmotivs qui se sont articulés autour du parti tout au long du second conflit mondial. Cette complexité s’incarne dans une figure particulière, celle du secrétaire général du PCF, Maurice Thorez dont l’attitude pendant la guerre fut longtemps énigmatique et controversée, tiraillée entre d’une part l’historiographie communiste et de l’autre une historiographie nationale.
A l’heure où le Parti communiste s’inscrit comme un des partis les puissants au lendemain de la guerre, la question de l’historiographie retraçant l’histoire de la résistance communiste, mais aussi la constitution du mythe, s’imposent avec force et immédiateté.
Dès lors, comment peut-on analyser l’émergence du PCF comme « le parti des fusillés » et que rôle les mythes – et tout particulièrement celui du 22 Octobre 1941 – jouent-ils dans l’imaginaire collectif ?