La section "Répétitions" s'ouvre avec la menace de "l'angoisse", liée au partage douloureux de sa femme Gala avec le peintre Max Ernst dont elle sert de modèle. Le poème qui ouvre le recueil "Max Ernst" évoque la danse de séduction du peintre autour de Gala Eluard. "Dans un coin l'inceste agile/Tourne autour de la virginité d'une petite robe", ici l'inceste ne doit pas être pris au sens propre de relation entre un homme et une femme de même parenté mais renvoie à la relation quasi fraternelle entre Eluard et Ernst. La virginité et la petite robe sont des expressions typiques de la vision qu'à Eluard de sa femme Gala. Eluard va ensuite se dissoudre dans un sentiment anesthésique d'absence à soi que souligne l'emploi du pronom indéfini on "on attend". L'insistance des coins suggère le jeu des quatre coins, jeu connu dans lequel un joueur placé au centre d'une pièce cherche à prendre possession d'une place dans un coin lors du déplacement des quatre joueurs situés aux quatres coins. Ce jeu très innocent exige la mobilité des joeurs pour la permutation des places et isole le moins agile qui devra reconquérir sa place à la partie suivante. Ce jeu de brouillage donne à Eluard l'occasion de décrire sa brouille amoureuse par le recours aux images classiques d'orages, d'épines. Eluard refuse la rime et son ronronnement mélodieux pour nous faire part de la dislocation de son couple. Il utilise des vers mêlés, combinaison de vers ne comportant pas le même nombre de syllabes (8/13/8/15) pour le premier quatrain, traduisant une impression de désordre, cependant les deux distiques qui terminent chaque quatrain évoque une embellie qui suit l'orage, contrebalançant ainsi un premier constat inquiétant. Le poète dans sa navigation sinueuse et angoissante devient ici professeur de sens, nous apprenant à ressentir à partir de mot simples qui ont chez chacun de nous une signification précise, la nature orageuse et incongue de cette liason, inceste, insecte, orages, épines, poissons,