Meditations poetiques
Ce poème nous livre la profonde mélancolie de l'auteur suite de la mort de son amie Julie Charles atteinte de tuberculose en 1817. L'auteur nous présente une reflexion sur le temps qui passe mais aussi sur l'impuissance de l'homme face à l’écoulement inévitable de la vie. Quant au cadre, il reste fidèle aux romantiques de son époque : la nature, source d'inspiration est présente tout au long du texte.
1er quatrain :
Dès le premier vers, nous avons une invocation au lac, qui est personnifié et va recueillir les confidences du poète. La nature est ici source de consolation, car il accepte difficilement l’évidence du temps qui s’écoule et ne reviendra jamais (on le distingue à l’euphémisme « a fini sa carrière » au lieu d’écrire « a touché à sa fin » et au terme « a peine ». Les participes passés, la voix passive soulignent la passivité et l’impuissance de l’homme face au temps : il est soumis à son mouvement.
Le vers suivant est une transposition des sentiments perçus pas l’auteur au sien de la nature. Ainsi les flots sont qualifiés de« chéris ». On pourrait y percevoir la métaphore du navigateur (que l’on retrouve au vers 31) qui renforce le sentiment d’impuissance : l’homme est un marin qui navigue sur l’océan des âges et qui voudrait jeter l’ancre pour arrêter le temps. Cette métaphore donne une impression d'immensité, d'infini face à la petitesse du lac Mais l'océan pour les romantiques a aussi une connotation d'aventures, de dangers, de périls et de tempête qui englouti les hommes