Mekas et lost, lost, lost
LOST LOST LOST, 1976, 16 mm, couleur et n&b
Le film Lost Lost Lost est composé de six bobines du journal filmé de Mekas produite durant quatorze années de sa vie, entre 1949 et 1963 et monté en 1976. Ce film selon ses propres mots reflète « l'état d'esprit d'une « personne déplacée » qui n'a pas encore oublié son pays natal mais qui n'en a pas encore « gagné » un nouveau. » Les deux premières bobines évoquent son exil pour Manhattan et la situation des immigrés lituaniens. Les troisième et quatrième bobines montrent le milieu dans lequel il vit et ses premiers contacts avec la scène artistique new-yorkaise alors que la cinquième bobine est constituée par des haïkus. Enfin, de la dernière bobine se dégage un certain apaisement et l'épanouissement de Mekas en tant que cinéaste. Il s'agit d'un journal filmé dans lequel il commente, de manière rétrospective, ses plans.
Le premier article est tiré des Cahiers du cinéma, qui, à l'occasion de la rétrospective sur l'œuvre de Jonas Mekas proposée par la galerie Nationale du Jeu de Paume, propose de s'attarder quelque peu sur le travail du cinéaste. Il parle du rapprochement qu'il y aurait dans l'œuvre de Mekas « entre l'expérience de cinéma et l'exil ». Il s'agirait selon lui du même mouvement de connaissance, d'un certain rapprochement envers les choses. Pour l'auteur, en tant qu'étranger dans une ville tout à fait nouvelle, Mekas, aborderait les choses différemment. Le fait qu'il en connaisse moins lui permettrait de voir certaines choses mieux que d'autres. De plus, tout comme pour l'exil, Mekas aurait choisi la forme du journal-filmé par désespoir. Rollet explique que le projet autobiographique vient après, lors du montage, lorsque Mekas crée les cartons et la voix off ce qui semble caractéristique de l'ensemble des Diaries, Notes and Sketches de Mekas.
Le second article est contemporain à la sortie du film et est extrait de la revue américaine Film Quarterly, publiée par