Merci
Assurément, cette randonnée s’avérait souvent parsemée d’em¬bûches, tout comme le sera celle des jeunes disciples de Thierno. Les premières pages de L’Aventure ambiguë montrent bien à quel point la vie au Foyer-Ardent était dure. Notre sensibilité de lecteur est en effet mise à rude épreuve. L’image de ce garçon gémissant de douleur, râlant même parfois, nous touche profondément. A première vue, on pourrait être tenté d’assimiler l’école coranique à une sorte de purgatoire et de considérer Thierno comme un véritable bourreau d’enfants. Il faut Il faut cependant comprendre les motivations de cet austère pédagogue. Thierno ne badine pas. Il s’est assigné une mission : apprendre au fils de l’homme la parole de Dieu. Cette parole, elle est « perfection », car ayant été effectivement dite par « l’Etre Parfait ». Interdiction est faite au fils de l’homme, cette « misérable moisissure de la terre », d’oblitérer cette parole prononcée véritablement par le « Maître du Monde » (p. 14). Tout le malentendu entre le maître et son disciple provient de là.
Cependant, la sévérité dont fait montre le vieillard à l’égard de Samba Diallo est à la mesure de l’affection, voire de l’admiration qu’il éprouve pour celui-ci. Le petit garçon souffre d’autant plus qu’il est considéré par le maître comme un « véritable don de Dieu » (p. 15). Dès lors,