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Collège de Maisonneuve
La littérature québécoise des origines à 1980
601-101-MQ
2-2-3
Automne 2013
Professeur : Étienne Mallette
Bureau : D-4621 (D-4622)
Téléphone : 514.254.7131, poste 4848
Extrait de poème – évaluation récapitulative
Bonjour à tous,
Voici l'extrait de poème dont il sera question lors de l'évaluation récapitulative de la semaine prochaine.
Je vous encourage à commencer à vous questionner sur les points qui ont été soulevés lors des cours où nous avons discuté poésie... Par exemple : ce poème-ci parle-t-il du passé? De l'avenir? L'auteur prendil position sur la défense de la langue française? Parle-t-il des luttes sociales au Québec? Y a-t-il des champs lexicaux dominants que vous pouvez déjà repérer? Etc.
Monologue de l'aliénation délirante, de Gaston Miron (extrait)
[…] le plus souvent ne sachant où je suis ni comment je voudrais m'étendre avec tous et comme eux corps farouche abattu avec des centaines d'autres me morfondre pour un sort meilleur en marmonnant en trompant l'attente héréditaire et misérable je voudrais m'enfoncer dans la nord nuit de métal enfin me perdre évanescent, me perdre dans la fascination de l'hébétude multiple pour oublier la lampe docile des insomnies à l'horizon intermittent de l'existence d'ici or je suis dans la ville opulente la grande St. Catherine Street galope et claque dans les Mille et une nuits des néons moi je gis, muré dans la boîte crânienne dépoétisé dans ma langue et mon appartenance déphasé et décentré dans ma coïncidence ravageur je fouille ma mémoire et mes chairs jusqu'en les maladies de la tourbe et de l'être pour trouver la trace de mes signes arrachés emportés pour reconnaître mon cri dans l'opacité du réel
or je descends vers les quartiers minables bas et respirant dans leur remugle je dérive dans des bouts de rues décousus voici ma vraie vie – dressée comme un hangar – débarras de l'Histoire – je la revendique je refuse un