Mis en scène en 1922 par Meyerhold, le Cocu magnifique est un terrain d'étude privilégié des théories théâtrales constructivistes soviétiques des années 20. A travers cet exemple, nous allons voir que le phénomène théâtral de Meyerhold est dans la confrontation du spectateur à une représentation dons la matière expressive est le support d'une certaine réflexion chez le spectateur participant à l'idéologie soviétique. Et nous allons également développer la nature de son essence.

Tout d'abord nous allons aborder l'approche qu'a Meyerhold du phénomène théâtrale. Pour commencer le point qui me semble important de mettre en valeur, même si ce n'est pas celui que Meyerhold avancerait en premier, serait son principe de mise en scène, qui consiste à confronter le spectateur à une représentation en constante évolution. Le processus de création n'est jamais complètement arrêté, car le jeu des acteurs comprend une bonne partie d'échange avec le public. Ils doivent être attentifs au regard du public, pour qu'à partir de sa réaction, ils puissent improviser en fonction de celle-ci. En somme la pièce présentée par les acteurs n'est jamais la même tous les soirs. Et afin d'arriver à cet effet il y a tout un travail en parallèle, en particulier pour les acteurs. Ils dévoilent, par leurs improvisations, plusieurs facettes de leurs personnages. Meyerhold promeut un acteur poète, réellement engagé, capable de se mettre en scène lui même. Et c'est surtout un travail du corps, que Meyerhold considère comme un matériau. Matériau que l'acteur doit travailler et organiser. Tout comme l'ouvrier travaillant sous l'organisation scientifique du travail selon Taylor, qui doit épurer tous ses mouvements de gestes inutiles, et les effectuer de façon répétitive dans le but d'être productif. Ce qui va lui permettre de s'améliorer au fil du temps et de pouvoir innover. D'ailleurs dans le cocu magnanime les costumes sont des vêtements de travail et montre l'intention d'exposer l'acteur