Michel ange
La fresque restaurée de Michel-Ange (1475-1564) "le péché originel" qui orne le plafond de la chapelle Sixtine, à Rome, éclaire d'une lumière nouvelle les conceptions en vogue au XVIème siècle sur la sexualité et la nature du péché originel, selon les conclusions de recherches menées par un érudit alsacien. "Les peintures du plafond de la chapelle Sixtine réalisées par Michel-Ange et récemment restaurées apportent la preuve qu'à l'époque on considérait que le péché originel était plus lié à la chair (l'acte sexuel) qu'à l'esprit (l'orgueil)", explique ce passionné de 58 ans Maurice Rosart, auteur de "Une cathédrale se dévoile" (Ed. du Rhin. Fév.2004). "Tout d'abord, Michel-Ange a dépeint le Malin sous la forme d'une femme à queue de serpent. Ce diable féminin tend à Eve l'objet de la tentation qui '' on le voit clairement '' a la forme non d'une pomme mais…d'un phallus…L'arbre de la connaissance que peint Michel-Ange n'est pas un pommier comme le voudrait le récit biblique, mais un figuier. Or le mot "figa" en italien désigne à la fois le fruit du figuier et le sexe de la femme. On voit très bien par ailleurs la forme donnée au majeur droit d'Eve qui évoque, suivant la tradition populaire, un acte sexuel", poursuit-il. Enfin, tandis qu'Adam essaye d'atteindre une figue (le fruit défendu) avec son index droit, la position respective des deux partenaires (Adam et Eve) suggère l'acte sur lequel portera la tentation et finalement le péché originel: la fellation." La fresque (280 x 270 cm fut dévoilée en présence du souverain pontife en août 1511 et valut à son auteur un triomphe. Mais l'influence de la Contre-Réforme commençait à se faire sentir et, une fois l'' uvre monumentale terminée en 1541 avec l'achèvement du "Jugement Dernier" commandé par les papes Clément VII et Paul III Farnesa, Michel-Ange fut accusé d'obscénité et finalement d'hérésie. Quelques années plus tard, le Concile de Trente (1545-1563) ordonna par décret que certaines