Micro-sociologie de l'école à classe unique
Apports de la sociologie de l'éducation Jacky Caillier
Micro-sociologie de l'école à classe unique
Année universitaire 2012-2013 Novembre 2012
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Introduction
Alors qu'elle était la norme dans les campagnes françaises au début du siècle, l'école à classe unique est aujourd'hui une exception. Une exception au sens de sa rareté, une exception pédagogique aussi au sens où elle n'est pas forcément encouragée par les instances nationales et académiques françaises. La diffusion, et le succès, en 2002, du film-documentaire « Être et Avoir » de Nicolas Philibert, portrait d'une école à classe unique dans un village auvergnat, atteste sans doute de la curiosité que suscite ce type d'école. « Ce qui frappe dans ce film, c'est la qualité du relationnel entre les protagonistes : les élèves, le maître et les parents. Les enfants ont envie d'apprendre et l'instituteur d'enseigner » résumait quelques semaines après la sortie du film le secrétaire général de l'UNSA, Luc Bareille.1 L'école à classe unique pose ainsi question aux politiques, aux parents, et aux enseignants. Elle intrigue autant qu'elle attire. Les expériences de mise en place de classe unique dans des milieux urbains, et qui plus est dans des Zones d’Éducation Prioritaire, sont une preuve de plus de la curiosité pédagogique et sociologique que peut susciter cette école là, cette micro-société scolaire là.
Qu'est-ce qui définit, qu'est-ce qui marque ce type d'école ? Quelle micro-société représente-t-elle ? Comment fonctionne t-elle ? Quelle pédagogie y est privilégiée ? Quelle est l'efficacité scolaire et sociale de cette école par rapport au modèle « classique » ?
Une définition qualitative et quantitative de l'école à classe unique s'impose en premier lieu, elle sera suivie d'une description du cadre dans lequel cette école évolue et de la manière dont elle organise son espace. Comprendre une société, qu'elle que