Microfi
Les mutuelles d’épargne et de crédit sont apparues il y a un peu plus d’un siècle. Les premières caisses de crédit mutuel ont été inventées par Guillaume Raiffesen, en Allemagne, les caisses populaires ont été inventées quelques années plus tard par Alphonse Desjardins au Québec. Le dimanche après la messe, les paysans qui le pouvaient déposaient un mark ou un dollar entre les mains du curé ou du maire, et ceux qui avaient emprunté à l’usurier pouvaient dégager en empruntant à la caisse à un taux beaucoup plus convenable. L’expérience a remarquablement réussi.
Le crédit mutuel est aujourd’hui, la deuxième banque de détail en France, le mouvement Desjardins est présent dans chaque commune du Québec, et les Crédits Unions dans tout le Canada.
Ce modèle a été exporté vers l’Afrique à partir des années 70. Aujourd’hui, le Centre International du Crédit Mutuel aide au lancement et au développement des caisses au Sénégal, en République Centrafricaine, au Cameroun, mais aussi aux Philippines et au Cambodge. La Société de Développement International Desjardins fait de même. Il y a maintenant des caisses populaires au Burkina Faso, au Mali, au Cameroun, au Vietnam… Les unes et les autres sont des coopératives, elles sont organisées en réseau et les élus ont des responsabilités.
Mais elles ont toutes une taille beaucoup plus modeste qu’au Nord, et les crédits qu’elles accordent ressemblent souvent au microcrédit. Mais comme les caisses du Nord, elles sont davantage des caisses d’épargne que de crédit. Elles reçoivent plus de dépôts qu’elles n’accordent de crédits. Dans ces conditions, la clientèle appartient davantage aux classes moyennes qu’aux milieux plus pauvres et elles disposent d’excédents de trésorerie qui sont placés à la banque voisine ou qui, dans les grandes villes, peuvent être gérées au niveau du réseau.
A côté de ces modèles imaginés au Nord, puis exportés au Sud, un autre modèle a été imaginé pour le Sud, il y