Milles soleils splendides
Personnages : Rachid, la soixantaine, père de famille colérique paranoïaque et brutal Mariam, la trentaine, sa première épouse, soumise, grincheuse et illettrée, dotée d'une faible estime de soi; Laila, sa deuxième épouse, la vingtaine, orpheline, « barefoot, pregnant and hungry » au sens littéral, et qui n'a eu d'autre choix que d'accepter le mariage avec Rachid; Aziza, la fille illégitime de Laila, issue des amours de cette dernière avec le bel unijambiste, Tariq; Zalmai, le fils de Laila et de Rachid
C'est la misère, les conditions de vie sont difficiles. Mais il ne faut pas s'y tromper. Le père illégitime de Mariam est un riche commerçant de Hérat. Il lui trouve pour mari un cordonnier en vogue à Kaboul. Les communistes, les talibans et la sécheresse finissent par presque ruiner l'un et l'autre, mais ce ne sont pas de pauvres Afghans. Le père de Laila est moins riche, mais il est professeur et il valorise l'éducation de sa fille. Encore là, on est loin de l'Afghan moyen, si une telle chose existe.
À la fin, je me suis demandé quel avait été mon intérêt à dévorer ce livre. J'étais loin de m'identifier au vieux Rachid atrabilaire ni à aucune de ses deux épouses, bien contentes de mettre la burqa pour se promener dans Kaboul à l'abri de l'insolence des hommes. Toutes les recettes convenues du mélodrame sont utilisées dans ce livre. Les deux épouses qui se détestaient font front commun devant la brutalité d'un mari qui les bat. Un jour fou de rage, il essaie d'étrangler Laila. Mariam l'abat d'un coup de pelle. Mariam est condamnée et exécutée publiquement dans le grand stade de Kaboul. Laila, qui entretemps a retrouvé Tariq, fait un pèlerinage à la maison d'enfance de Mariam, où un imam voisin lui transmet une boîte destinée à Mariam: c'est l'héritage que le père de Mariam, repentant, lui destinait pour se faire pardonner. Laila garde la somme en souvenir de son amie. Tout va donc bien pour le couple