mini anthologie Rimbaud
Le dormeur du Val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Rimbaud
Analyse et impression : Rimbaud endosse, ici, le coté engagé de sa personne. Habilement, il va venir nous persuader, grâce à ce poème, de l’inutilité de la guerre et de sa violence. Rimbaud pour cela écrit son poème en deux parties, la première vient décrire un cadre idyllique pour nous montrer la beauté du monde mettant ainsi, sa chute, sa seconde partie en avant. Le coté harmonieux de son poème à travers la description de la nature « verdure », « rivière », « herbes » vers 1 et 2 qui est d’ailleurs rendu vivante par de nombreuses personnifications « chante » « fière » vers 1et3 place le lecteur dans un sentiment de bien être et de paix. Le début de la seconde strophe nous présente un personnage qui semble calme, dorloté par cette nature presque maternelle « baignant » « berce » vers 6 et 11. La sérénité de ce personnage nous donne envie de pendre sa place de part la description alléchante de sa joie et de sa jeunesse « dort » « souriant » « pale » vers 7,8 et 10. Le lecteur envie presque ce moment de bonheur qui va être réduit à néant par une chute longuement murie vers 14. En effet l’euphémisme au dernier vers réduit de manière régulière le