Mixite sociale
Emmanuel BUISSON-FENET
Remarques générales
• Le sujet met en relation deux notions aux statuts assez différents. Le concept d’intégration vient de la sociologie d’E. Durkheim, il faut donc l’entendre et l’interpréter en relation avec sa conception de la sociologie. La notion de « diversité culturelle » est beaucoup plus large, et n’est pas associée à une école de pensée particulière. Il faudra donc clairement en préciser le contenu, car la « diversité culturelle » d’une population peut s’entendre à des niveaux bien différents. Puisque le sujet nécessite une mise en relation des deux termes, on peut s’appuyer sur l’un (l’intégration) pour mieux circonscrire l’autre. L’immigration, la laïcité, les cultures régionales, le communautarisme ou le multiculturalisme sont autant de notions où la différence entre plusieurs cultures, qu’elles soient locales ou nationales, met en jeu la question de l’intégration, et donc le sujet proposé. • La question abordée est d’une réelle actualité, car l’évolution récente de nos sociétés, le développement de tendances communautaristes, et la remise en cause du modèle de l’EtatNation, conduisent régulièrement à s’interroger sur « le modèle français d’intégration » : on pense aux interrogations sur la place de l’Islam en France, sur les mouvements régionalistes, etc. Il est indispensable d’utiliser certains de ces exemples pour appuyer la réflexion, à condition de ne pas laisser libre cours à des propos relevant soit d’opinions personnelles, soit d’un sens commun qui n’a pas sa place dans une dissertation. • Enfin, il faut souligner l’inévitable dimension normative du sujet. En effet, de nombreux auteurs expriment non seulement un diagnostic sur la question de l’intégration, mais émettent aussi des propositions de voies de réforme. On trouve cette tendance dès l’œuvre fondatrice de Durkheim, exprimant par exemple ce que devraient être les « groupes intermédiaires », sorte de corporations modernes