MJuhan Contrats Adm
Si l’action administrative repose principalement sur la décision unilatérale, elle peut également s’exercer par la voie du procédé contractuel, en vue de la réalisation de l’intérêt général. En effet, une part importante de l’activité juridique de l’administration est occupée par les contrats. Cette situation n’est pas nouvelle. Depuis fort longtemps, l’administration a cherché à nouer des relations contractuelles avec les acteurs du secteur privé pour conférer à ses interventions le caractère d’un accord de volonté produisant des effets de droits sur ses auteurs (notamment en matière économique et sociale). C’est ainsi que tout au long du 20e siècle, le contrat est peu à peu devenu un instrument essentiel de réforme administrative et d’interventionnisme public, à travers la promotion des marchés publics et des concessions (de service public ou de travaux publics), mais aussi par le biais des contrats d’achat et de vente, de location, de louage de services (pour le recrutement d’agents publics contractuels), ou encore des contrats à objet financier (contrats de prêts ou d’emprunt public).
Mais c’est depuis les années cinquante que le droit des contrats administratifs connaît un véritable renouveau. Il se mesure tout d’abord à la croissance en volume des contrats régis par le droit public. Cette augmentation quantitative des actes contractuels s’explique largement par l’attribution de compétences nouvelles et variées aux collectivités locales avec notamment les lois de décentralisation de 1982–1983. Elle résulte aussi de la recherche de financements privés pour des ouvrages et des activités de service public et, enfin, de l’influence de plus en plus marquée du droit communautaire qui n’opère pas de distinction entre les contrats administratifs et les contrats de droit privé1. La problématique du renouveau de la démarche contractuelle s’appuie,en outre, sur une autre donnée majeure (qui ne doit pas être sous-estimée), qui est