MMe Ba
madame Bâ fut écrit par Orsenna en 2002. Madame B â est l'autobiographie d'une femme malienne de ce siècle. A travers elle, Orsenna décrit le Mali tel qu'il le vit, voit lors de ses nombreux séjours là-bas.
Madame ba est née au Mali en 1947, d'un père forgeron et fier de l'être en raison de la place donnée aux forgerons dans la société malienne. Suite au refus de se voir délivrer un visa, pour se rendre en France, elle choisit d'écrire au Président de la répubique française, sans se soucier des normes, des formes en détaillant chaque mot, chaque rubrique de l'imprimé qu'elle a dû remplir lors de sa demande de visa. Ainsi elle détaille sa naissance, son adolescence, sa formation, sa vie de femme, de mère... A u delà de son histoire personnelle, c'est un peu celle du Mali, qu'elle nous conte avec passion.
La malédiction de l'ethnie de Madame BÂ, les Soninkés, c'est la "maladie du départ" (p. 32), celle qui pousse tous les siens à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Ousmane, son père, de forgeron, est devenu contremaître de la centrale hydro-électrique du village. Son bel époux Balewell, un Peul, a quitté les troupeaux qui font la fierté de son peuple pour s'aliéner à la locomotive et au chemin de fer. Les cousins partent en France, "un paradis pour gogos" (p. 240), la tête pleine des images mensongères diffusées par la télévision et les magazines, fascinés par le miroir aux alouettes français.
A Kayes, Madame BÂ a grandi entre onze frères et soeurs et des parents qui s'affrontaient sans cesse. Mariama, mémoire de l'Afrique et gardienne de traditions millénaires, regardait avec mépris la passion de son mari pour le progrès .Elle nous fait toucher du doigt, avec pudeur certes, la misère qui règne dans son pays natal et qui pousse les jeunes en laisser éclore leurs désirs de progrès, de départ. Elle a toujours était tiraillée entre son désir de