Synthèse sur les lectures de Madame Bovary

Au XIXe siècle, le roman, considéré comme un poison pervertissant les femmes, est paradoxalement le genre roi. Les écrivains réalistes, en s'opposant à la vision romantique, l'utilisent comme un véritable miroir représentant la société dans toute sa médiocrité. Dans Madame Bovary, roman publié en 1857, Flaubert raconte la vie morose de son héroïne éponyme. Le chapitre six de la première partie qui fait l'objet de notre étude, évoque les nombreuses lectures de jeunesse d'Emma, initiée par une lingère au couvent. On peut alors se demander comment l'auteur tourne en dérision les lectures de son personnage dans cet extrait.

Commentaire :

Tout d'abord, Flaubert a recours à de très longues phrases présentant de nombreuses accumulations pour montrer la superficialité des lectures de son héroïne. Nous pouvons relever, concernant les ouvrages d'Emma que « ce n'étaient qu'amours, amants, amantes, dames persécutées […] » (l. 9), et qu' « il n'était question que de petits anges aux ailes d'or, de madones, de lagunes » (l. 26). Les énumérations, l'utilisation du pluriel, ainsi que de la négation, laissent supposer qu'Emma lit sans forcément se poser de question. Le complément circonstanciel « sans rapport entre eux » (l.22) vient confirmer le manque de cohérence dans le choix de cette lectrice.

De plus, les éléments évoqués par l'auteur sont de véritables clichés romantiques. Flaubert fait référence au passé à plusieurs reprises. A la ligne 5 il évoque le « siècle passé », à la ligne 2 il nous parle « d'une ancienne famille ruinée » et il termine avec les « keepsakes » (l. 28) ouvrages caractéristiques de la période romantique signalant bien que les lectures d'Emma n'ont rien de moderne : Madame Bovary rêve au passé dans « de vieux cabinets » (l.14).

C'est pourquoi nous pouvons voir, pour finir, que l'auteur fait preuve d'ironie envers son personnage. Il la compare à « ces châtelaines au long corsage,