Mode de gestion des services publics
Les modes de gestion par des personnes privées
Compétente pour créer un service public, une personne publique est également compétente pour le gérer. Mais elle peut aussi librement décider de confier la gestion de ce service à un tiers. Ce tiers peut être soit un établissement public, soit encore une personne privée. Ce phénomène de gestion déléguée d’un service public à des personnes privées – parfois (abusivement) appelé « privatisation » ou encore, et plus précisément, « externalisation » du service – est ancien. Deux décisions du Conseil d’État sont généralement tenues pour avoir donné naissance à cette forme de gestion du service public (CE, 20 décembre 1935, Etablissements Vézia, Rec. 1212 et CE, 13 mai 1938, Caisse primaire Aide et Protection, Rec. 417). Il reste que l’appel des personnes privées pour gérer les services publics que l’on appellera SPIC après 1921 remonte au XIXe siècle (et concerne les chemins de fer, la distribution d’eau, d’électricité, de gaz). Les raisons de cette utilisation des personnes privée sont très variées. Les personnes publiques peuvent chercher à soustraire le service public aux contraintes du droit administratif et notamment au droit de la fonction publique mais aussi aux contraintes de la comptabilité publique ; elles peuvent aussi espérer améliorer la participation des acteurs, décentraliser le service en favorisant la subsidiarité (faire gérer le service public par ses principaux usagers) ou encore réduire les coûts d’investissement et de fonctionnement et enfin de maintenir une solution historique jugée satisfaisante. Cette délégation du service à une personne privée peut prendre deux formes distinctes : la délégation unilatérale ou la délégation contractuelle.