N'ayant jamais côtoyé le milieu où vivent les personnes ayant des troubles mentaux, j'ai appréhendé mon arrivée pour effectuer mon stage. Le premier jour j'ai fait la connaissance de tout le personnel ensuite, le lieu de vie et l'environnement des résidents, en même temps il fallait retenir leur nom et prénom pour pouvoir me familiariser avec eux et pouvoir avancer dans mes démarches. J’ai pris en charge Fabien, 53 ans, très fragile physiquement et psychologiquement. Je connais un peu son histoire : il a longtemps travaillé en CAT avant d’être mis en arrêt en 1983 dût à l’apparition de crises d’épilepsie multiples assorties de chutes de plus en plus importantes. Suite à cela, Fabien est resté plus d’une vingtaine d’année au domicile familiale jusqu’au décès de sa mère en 2000. De là, il intègre le foyer de vie, d’abord en externe, puis en interne. Fabien s’est intégré progressivement au groupe, et se confie beaucoup aux étrangers sur ses périodes de déprime dû au décès brutal de son père en 2007.
Le lundi 07 février, au « chalet », vers 18h30, je m’apprête à aider Fabien dans sa toilette. Suite à une crise d’épilepsie fin 2005, il garde des séquelles irréversibles : une hémiplégie côté gauche. Il se déplace donc en trainant le pied gauche, et son bras gauche est plié. Il porte un casque afin de protéger sa tête en cas d’éventuelles chutes dues à ses crises. Je suis encore occupé avec Carine, une résidante, à mettre de l’eau dans les plantes de la maison quant tout à coup Fabien se met à cracher sur un de ces camarades. Fabien n’accepte pas facilement que les autres le taquinent. La violence est, chez Fabien, un signe annonciateur de crise. Je stoppe mon activité avec Carine, l’invite à terminer seule le remplissage d’eau pour les plantes et je m’occupe de Fabien. Il est particulièrement énervé, c’est pourquoi je prends la décision de le laisser se calmer, et quelques minutes plus tard, il me demande de l’accompagner pour se doucher.
Il est maintenant 18h50,