Modélisation du risque
Adda Benslimane Université Montpellier III Visiting Professeur University of Minnesota
INTRODUCTION
Nous nous sommes tous posé la question du choix d’une décision à prendre, sachant que sa conséquence est incertaine ? L’homme a de tout temps recherché les moyens de tirer le plus qu’il est possible des ressources qui sont à sa disposition, et ceci afin de répondre au mieux à ses besoins. L’homme d’action analyse, décide, choisit, en vue d’améliorer son bien-être, recherche des procédures lui permettant d’arriver à ses fins. Il élabore à sa manière une théorie de la décision. Donner une définition de la décision revient à se poser la question des conséquences de la prise de décision. Si en situation de certitude le problème ne se pose pas ou du moins pas dans ces termes, en situation de risque ou d’incertitude il y a obligation du décideur de se projeter lui-même et c’est en ce sens qu’elle constitue une vraie décision. Ainsi Shacle.G (1962) donne au terme décision un sens fort restrictif. Seul est représentatif d’une décision l’acte créatif, c'est-à-dire qui innove et que rien ne laissait prévoir. A ce propos il écrit « si l’acte de décision n’est rien de plus qu’une réaction au circonstances…, cet acte n’apporte pas de contribution propre à l’évolution des événements ». Cette restriction conduit naturellement à limiter le domaine d’applicabilité de la notion de décision. Mais si l’on considère que l’acte réfléchi qui suit une décision est entachée d’incertitude, la transformation en acte créatif relève du pur hasard.
La théorie de la décision se propose d’aider le décideur dans les choix des meilleures possibilités (une fois connues) qui lui sont offertes dans un environnement complexes. De ce fait il faut évidemment distinguer les outils axiomatiques sur lesquels elle se fonde, celui du calcul des probabilités