Matthieu Français 1ES Rispoli

Au : Directeur de Publication du journal Le Monde A Paris, le 08 janvier 2014
Objet : Lettre ouverte de défense de ma mise en scène

Messieurs les journalistes, je vous écris aujourd'hui par le biais de cette lettre dans « Le Monde » dans le but de défendre ma mise en scène de Dom Juan de Molière, notamment ma scène finale. Vous savez comme moi que je n'ai pas l'habitude de ce procédé et que j'accepte habituellement de bonne grâce les critiques publiées dans vos journaux respectifs. En effet, après cinquante années de métier, un molière et un poste d’Administrateur de la Comédie Française pendant quatre ans, il me semble avoir fait mes preuves en tant qu'homme de théâtre... Cependant, je pense que certains parmi vous n'ont pas compris le message de Molière et je souhaite grâce à cette lettre justifier ce que d'aucuns ont qualifié de « trahison ». Pour ce faire, je vais reprendre dans cette lettre que l'excellent directeur de la rédaction du Monde a bien voulu publier, les critiques qui m'ont été adressées et tenter d’y répondre. En premier lieu on m'a reproché la durée de ma pièce, trois heures. C’est environ une de plus qu'au XVIIe siècle, époque à laquelle la longueur d'un acte était contrainte par la durée de vie des bougies utilisées pour éclairer la scène. Personnellement je trouve ce reproche absurde : il va de soi que nous ne sommes pas tenus aux mêmes règles de mise en scène que Molière, le théâtre a changé en trois siècles ! Vous aurez par exemple peut-être remarqué que ce sont aujourd’hui des actrices qui jouent les rôles féminins et non des acteurs travestis comme c'était souvent le cas dans les pièces à l’époque. Trahison ? Je ne le crois pas. Je conclurai sur ce point en vous faisant remarquer que la mise en scène de Jacques Lasalle qui fut, à raison, plébiscitée au festival d'Avignon de 1993 durait elle aussi trois heures.