MOMO
Introduction
Ecrit entre 1390 et 1400, ce poème appartient à l’œuvre foisonnante de Christine de Pisan (1365-1431), l’une des premières femmes à vivre de sa plume. Cette dernière est la fille d’un astrologue italien venu se mettre au service de Charles V et elle est mariée à l’âge de 15 ans au secrétaire du roi. Veuve 10 ans plus tard, elle déploie sa douleur dans ce court poème « titre », qui a été édité dans un recueil intitulé Rondeaux, ce qui nous donne une première indication sur sa forme.
Lecture
Pb : comment cette forme fixe permet-elle à la poétesse d’exprimer dans un registre lyrique sa douleur ?
Axes : Aussi, après avoir analysé dans une première partie comment la poétesse nous fait part de sa souffrance, nous étudierons comment cette dernière est sublimée par le travail poétique.
I l’expression de la douleur
1. Un thème central et omniprésent
La douleur est en effet le thème central de ce poème. Elle est omniprésente.
Elle se manifeste dans le champ lexical de la douleur : dolent, ire (désigne clairement dès le 2e verbe cette souffrance), plaindre, doleureuse (variation autour de l’adjectif dolent -> polyptote : consiste en la répétition de plusieurs termes de même racine, ou encore d'un même verbe sous différentes formes), dolente /obscure, mort, soupire.
Omniprésence de la négation : Je ne sais : ouverture et clôture du poème, N’ose, Ni dire : formule doublement négative (conjonction de coordination), Rien : pronom indéfini, Ne désire.
Il s’agit d’une douleur personnelle : utilisation de la première personne « je », « ma »
Cette douleur est extrêmement profonde : on peut noter que le premier quatrain ne suffit pas à contenir l’étendue de cette tristesse puisqu’elle déborde par une apposition, en enjambement, sur le premier vers du tercet.
2. Une douleur durable, perpétuelle
Ceci est visible à travers l’utilisation du présent d’énonciation qui nous fait partager l’ état d’esprit de l’auteur. Ce présent a