Mon rêve familier, (description, compréhension, interprétation, conclusion)
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Nous tenterons d’analyser un poème de différentes manières. Nous essayerons de décrire le poème, de le comprendre, c'est-à-dire de produire à son propos des hypothèses de sens qui se fondent seulement sur les connaissances de la langue française et des stéréotypes de la culture générale. Pour terminer cette analyse, nous interpréterons le texte de manière plus personnelle.
Arrêtons-nous tout d’abord sur la description pure du poème dans ses caractéristiques objectives.
Ce poème est un sonnet écrit en Alexandrin. Les rimes sont embrassées, majoritairement suffisante (quatre sont riches : aime-même ; problème-blême ; ignore-sonore ; statues-tues, une seule est pauvre : exila-a) elles alternent classiquement les finales féminines et masculines pour les deux premières strophes. Les rimes des deux dernières strophes sont uniquement féminines.
Continuons notre analyse par la compréhension globale du poème. Nous essayerons de produire à son propos des hypothèses de sens que se fondent seulement sur la connaissance de la langue française et des stéréotypes de la culture générale.
Tentons de repérer les différents champs sémantiques du texte. Nous observons plusieurs thèmes. Le topos de ce poème est sans aucun doute l’amour. En effet, les