Monde occidental et Trente Glorieuses
Introduction Un chiffre : la croissance annuelle moyenne de la France entre 1945 et 1973 se situe à hauteur de 5%, contre une croissance économique oscillant autour de 2% dans son histoire économique depuis le XVIIe siècle, démontrant ainsi le caractère exceptionnel des « Trente Glorieuses », expression de l’économiste Jean Fourastié pour qualifier cette forte période de croissance dans l’ensemble du monde occidental (en incluant le Japon). Croissance économique : hausse de la production et de la richesse nationale. Il faut s’interroger sur les causes, les manifestations et les conséquences de cette croissance, tout en tenant compte des aspects conjoncturels et structurels, des contextes politique et international, des différents niveaux (économiques, territoriaux, sociaux...), et enfin des débats théoriques (libéralisme et keynésianisme, théorie des cycles...). De fait, les « Trente Glorieuses » apparaissent comme une période exceptionnelle et unique dans l’histoire, alimentant d’autant plus l’image de « miracle » que l’économie subit une importante récession depuis le milieu des années 1970. Un tel constat revient cependant à nier les insuffisances économiques de cette période, et à l’isoler d’une analyse cyclique qui pourrait nuancer le propos.
Problématique : Comment expliquer le décalage entre l’idée d’une phase de croissance exceptionnelle dans l’Histoire, et la réalité d’un cycle économique limité dans le temps et qui s’achève à la fois sur l’essoufflement du volontarisme keynésien et sur la crise ?
I) Profitant de l’implication américaine dans la reconstruction d’un nouvel ordre économique mondial, mais aussi d’une mutation des grandes structures de son économie, le monde occidental connaît l’essor d’une troisième « révolution industrielle » aux applications rapides et aux effets multiplicateurs
A) Profitant de l’implication américaine dans la