se dressent devant lui, obstacles naturels ou commandés par les dieux, obstacles qu’il brave et vainc armé de courage et de volonté, d’esprit et d’habileté. C’est ainsi le récit d’un combat épique mené par un héros exceptionnel et dont la force peu commune et les aventures extraordinaires exaltent, transcendent le Moi du lecteur : on nous présente un personnage héroïque par ce qu’il accomplit, et par ses qualités humaines, voire surhumaines. Au-delà du rêve et de l’exaltation, l’auteur peut chercher à transmettre un message, une opinion à travers son personnage. Rabelais, contrairement à de nombreux de ses contemporains, n'écrit pas en langue latine. Il utilise la langue barbare, s’adresse au peuple peu instruit et lui transmet son idéal humain : un homme libre, généreux, pacifiste, mais également cultivé et sage. Ainsi il présente deux oeuvres qui traverseront l'Histoire littéraire : Gargantua (1534) et Pantagruel (1532). Derrière un langage grossier et un ton léger, Rabelais peint le tableau de ces personnages tels que devraient l'être l'ensemble de l'Humanité à son goût. Ceux-ci débordent de qualités et ne présentent aucun défaut, on assiste alors à des histoires épiques qui font de leur héros des hommes parfaits. Cette perfection et cette situation peuvent également être atteintes à partir de peu de moyens. Dans Zadig ou la Destinée de Voltaire (1747), le héros est simple, bien que cultivé et respectueux, mais confrontés à de nombreuses mésaventures, sa persévérance et son courage sont mis à l’épreuve. A la recherche du bonheur, il s’instruit, cultive sa curiosité et offre ses conseils à ceux qui en ont besoin ; il finit reconnu de tous, roi de Babylone. Contrairement aux héros mythologiques, il construit lui-même sa voie, ses aventures surviennent, engendrées par les qualités qu’il développe, et atteint le prestige. Il est finalement héros malgré lui.
L’emploi de tels personnages vertueux semble incontournable pour donner son sens au