Mondialisation et pays du sud
Le Brésil, ce géant de l'Amérique du Sud, est à la croisée des chemins. Le pays pourrait devenir le pôle de tout le continent et négocier d'égal à égal avec l'Amérique du Nord. On constituerait ainsi un espace d'intégration économique réellement fonctionnel et prospère. Pour cela, des transformations importantes sont requises puisque le Brésil doit régler ses immenses problèmes sociaux, à commencer par une réforme agraire. Les enjeux sont gigantesques et engagent toute la société brésilienne, y compris les couches de la population jusqu'ici exclues de tout processus politique.
Éviter l'intégration continentale... par le bas
Selon Lula, le Brésil doit s'ajuster aux rapides transformations qui affectent l'économie continentale et internationale. L'ouverture du pays sur le monde (en particulier sur l'Amérique du Sud) est plus que jamais à l'ordre du jour depuis la création du Marché commun du Cône Sud, le Mercosur, qui lie l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. À la suite de la mise en place de l'Accord de libre-échange nord-américain en Amérique du Nord (l'ALENA, associant le Canada, les États-Unis et le Mexique), l'Amérique du Sud doit bouger.
Lula espère que la nécessaire intégration continentale qui découlera de tels accords ne se fera pas par le bas, ce qui mènerait à une situation à la mexicaine. Au Brésil, explique-t-il, les organisations populaires ne s'opposent pas à l'intégration continentale mais elles ne veulent pas d'une égalisation à la baisse des salaires et des conditions de travail. Le contre-exemple mexicain inquiète: non seulement l'industrialisation promise par l'ALENA n'a pas dépassé le stade des usines