Mondialisation et régulation
Vous avez vu dans ce chapitre que la mondialisation des échanges transformait les sociétés, tant sur le plan économique que sur le plan social et culturel. Cette transformation se fait pour le meilleur comme pour le pire : on peut parler de croissance ou de chômage, de développement du tiers-monde ou d'accroissement des inégalités, de diversification des biens et services ou d'uniformisation culturelle, etc. C'est pourquoi certains parlent souvent de " réguler la mondialisation ". Réguler, qu'est-ce que cela veut dire ? Tout simplement créer et imposer des règles, par exemple un droit du travail dans les entreprises, ou des normes environnementales dans la production des biens. Traditionnellement, c'est l'Etat qui, par les lois et les règlements, se charge de la régulation des activités économiques et sociales. Mais comment réguler les échanges quand ils sont mondialisés et que n'existe pas de gouvernement international ? Nous allons voir dans ce paragraphe comment la mondialisation met en difficulté l'activité régulatrice des Etats-nations, puis nous montrerons que le besoin de régulation mondiale fait apparaître de nouvelles instances de régulation ainsi que des institutions supranationales.
.3.1 - Les politiques nationales de régulation trouvent leurs limites face à la mondialisation...
Face à la mondialisation, les Etats nationaux sont confrontés à trois types de problèmes qui révèlent les limites des politiques nationales. • Les limites juridiques : elles découlent de la définition même des Etats modernes, qui exercent pleinement leur souveraineté sur la nation dont ils émanent, mais qui n'ont aucune capacité d'action légale en dehors de cette nation. Autant la capacité d'action de l'Etat est grande à l'intérieur de ses frontières, autant elle est faible au-delà . • Les limites économiques : on l'a vu dans la section précédente, le chantage à la délocalisation limite la capacité des Etats à imposer des