monnaie
Voyons l’exemple de la Mésopotamie l’orge y sert d’étalon de valeur autant que l’or ou l’argent. Pourtant, il existe, dans les palais et les temples, des poids et mesures étalonnés, légaux, garantis, qui servent à la comparaison des valeurs. Et l’on constate, entre étalons divers, des variations dans la valeur relative. A court terme, par exemple, on constate qu’une mauvaise récolte peut faire baisser de moitié la quantité d’orge correspondant à un certain poids d’argent (cela signifie que le prix de l’orge, exprimé en argent, a haussé de 100 %, ce qui correspond à un mouvement bien connu, brutal, des prix agricoles anciens). A long terme, on retrouve les variations de ce que les économistes appellent la bimetallic ratio, c’est-à-dire le rapport de valeur entre or et argent il est de 9 à 1 vers 2700 av. J.-C., de 6 à 1 vers 1800 sous Hammourabi, de 12 à 1 au VIe siècle av. J.-C. On constate donc, dans ce très ancien empire, une formation de valeurs d’échange variables. Mais y avait-il réelle circulation de pièces ? Même si les lingots étalonnés servaient de moyen de paiement, ce n’était que pour des règlements exceptionnels, jamais quotidiens, jamais familiers.
On constate en particulier que si l’argent servait peut-être aux paiements intérieurs, de petites quantités d’or, matière plus rare, étaient réservées aux paiements extérieurs (nous dirions aujourd’hui « internationaux