Monologue de rodrigue et sommaire de commentaire
Le conflit intérieur de Rodrigue
La mort n'est pas une option
L'annonce du dénouement
Extrait du commentaire composé
Ce monologue, composé de stances (formes versifiées du monologue et pourvues d'un rythme particulier), est extrait du Cid de Corneille, créé en janvier 1637 et constitué de cinq actes. C'est la neuvième pièce du dramaturge et sa deuxième tragi-comédie.
Rodrigue, le Cid, est le fils de Don Diègue et l'amant de Chimène, la fille de Don Gormas, qu'il a prévu d'épouser. Or Don Gormas a offensé son père, et Rodrigue doit désormais choisir entre le venger lors d'un duel et perdre sa bien-aimée, ou choisir Chimène et perdre son honneur. Ce dilemme tragique (que l'on peut qualifier de choix cornélien...) est la base du monologue que nous allons étudier à présent et se situe à l'Acte I, scène 6.
Texte étudié : Le Cid, acte 1, scène 6 (Le Monologue de Rodrigue) :
Percé jusques au fond du coeur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé, ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
L'un m'anime le coeur l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini. ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
Père, maîtresse, honneur, amour
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne