Monologue final bérenger
Eugène Ionesco, dramaturge d’origine roumaine, marqué par l’expérience de la barbarie de la montée du nazisme durant la Seconde guerre mondiale. Ne cessera, dans son œuvre apparentée au théâtre de l’absurde, de dénoncer le conformisme moral et intellectuel qui mène au totalitarisme. Le théâtre de l’absurde s’attaque aux piliers traditionnels que sont le langage, la communication et le sens de l’existence, révèle un monde qui a perdu signification et où l’homme apparaît dérisoire sur une scène désertée par les dieux. Rhinocéros, se propose comme une allégorie politique : une ville de province anonyme et ordinaire est frappée par la rhinocérite, une épidémie qui transforme les habitants, les uns après les autres en rhinocéros. Cette scène constitue le dénouement de la pièce à la fin de l’acte III. Bérenger, protagoniste de Rhinocéros, se retrouve seul sur scène, abandonné de Daisy et de toute l’humanité. Étant le dernier homme sur terre, il est tenté de céder à la rhinocérite, néanmoins, à la fin de son monologue, il prend la décision de résister aux rhinocéros. Comment ce dénouement tragique révèle-t-il la confrontation de Bérenger face au sens même des valeurs humaines dont il est l’emblème ? Tout d’abord, il est important de voir qu’au sein de ce dénouement, on retrouve la collision du burlesque et du dramatique. Ensuite, Bérenger fait un éloge paradoxal des rhinocéros. Finalement, il est question d’un monologue où sont récapitulés tous les enjeux de la