Monsieur
Le passage étudié est extrait de l'acte I scènes XII d'Électre, mythe grec antique réécrit par Jean Giraudoux en 1937. Jean Giraudoux, grand dramaturge français du XXe siècle qui va s'intéresser à de nombreux mythes grecs. Le thème principal aborde dans cette réécriture d'Électre et la quête de la vérité. L'auteur va briser dès le début de la scène le quatrième mur en faisant comprendre aux spectateurs qu'Oreste et Clytemnestre ne sont que des personnages théâtraux par l'utilisation très habile des Euménides, ce qui va faire de cette pièce une pièce moderne. Ces Euménides vont alors exposer la vérité sur l'intention de Clytemnestre qui va suggère une fin tragique à travers leur parodie de Clytemnestre et Oreste. Autour de ces deux grands axes nous allons essayer de comprendre comment Jean Giraudoux va à travers sa réécriture utiliser les Euménides pour détacher les spectateurs des personnages qui sont maintenant uniquement perçus comme des éléments textuels et va nous faire deviner qu'une fin tragique peut être la seule issue
Jean Giraudoux va faire de sa pièce une œuvre moderne par tout d'abord plusieurs anachronismes qui n'apparaissent pas dans cette scène, mais surtout ce qui nous intéresse c'est le non-respect des règles du classicisme, d'abord la reine qui va être présente comme un personnage odieux, avide de pouvoir et capable de tuer sa propre fille pour éloigner les soupçons qui s'abattent sur elle comme on peut le constater ligne 14 "mais si une épée comme celle-là tuait ta sœur, nous serions bien tranquilles". Avide de pouvoir car elle n'épargnerait même pas son mari "qui prend de l'âge" et elle aurait grand intérêt qu'Oreste soit son successeur : "Tu serais le roi Oreste" l.19, ce qui va élimine la regle de bienséance. Dès le début du passage la première petite euménide va nous couper de la pièce, en utilisant dans la même réplique trois fois le verbe jouer qui va désigner le fait de jouer