Mon cœur est froid et triste. Un regard sur cette photographie et mon âme s’emporte. Je ressens encore le doux parfum des coquelicots m’envahir, cette brise légère qui me caresse les joues, ce calme qui parait infini ; tout cela me fait divaguer dans mes plus profonds souvenirs mélancoliques et nostalgiques. Je m’en souviens comme si c’était hier, insouciance, bonheur , moments d’ivresse, jouissance et ébullition des sens étaient les maitres mots de ma vie. Mon cœur se remplissait d’amour tout le jour durant ,mais quand hélas fut venu le moment de se quitter à la nuit tombée , l’amour se substituait à la peine de devoir faire mes aux revoirs à la plus belle des jeunes femmes du village que je ne pourrait espérer toucher que lendemain matin si Dieu seul le voulait . Cette femme, que dis-je , la Femme qui faisait vibrer mon cœur et pour qui mes pensées y étaient entièrement consacrées . Je pouvais passer des heures à caresser ses cheveux, ses hanches et ses formes si voluptueuses . Nous laissions nos corps se découvrir jour après jour sans se soucier du monde qui nous entourait , j’aimais à penser que nous étions seuls au monde , seuls dans ce champ de fleurs , où le ciel nous donnait toute sa chaleur. Ce ciel crépuscule aux couleurs nacrées venant à la rencontre du champ de coquelicots . Quand la nuit tombait , les fleurs devenaient nuages …ou était-ce les nuages qui devenaient fleurs ? Peu importe ,c’est à ce moment précis que nos deux corps ne faisaient qu’un , en harmonie avec la nature , en osmose avec l’autre , nos lèvres ne voulaient plus se quitter sans que cela me déplaise la moindre seconde . Nous étions heureux tout simplement jusqu'à un jour de printemps où d’un coup d’un seul la main d’Aurore a cesser de m’effleurer le creux de l’oreille. Très vite, je me retrouvait seul, seul avec ma tristesse . Bientôt mon âme se vidait et ne fournissait plus d’aliments ni à mon cœur ni à mes pensées les plus intimes et je ne m’apercevais de mon existence que