Montrer que les monologues de l'acte iv, scènes 3, 5 et 9 de lorenzaccio appartiennent au registre lyrique.
Dans l'acte IV de Lorenzaccio, trois scènes courtes comportent un long monologue de Lorenzo, celui-ci s'interrogeant sur le meurtre qu'il s'apprête à commettre. Chacun de ces monologues a des procédés d'écriture communs avec les autres, ce qui le fait appartenir au registre lyrique. Le registre lyrique caractérise l'expression poétique, parfois exaltée, des sentiments, des émotions, des états d'âmes, selon la définition du dictionnaire.
Nous chercherons donc à prouver par les procédés expressifs et le lexique dominant dans les monologues, qu'ils appartiennent bien au registre lyrique.
Premièrement, si le registre lyrique traduit les sentiments et les émotions du locuteur, ce qu'il faut d'abord relever dans ces trois monologues est le présence de la première personne du singulier. En effet, les marques de la première personne sont présentes à plusieurs reprises, notamment au travers de nombreuses phrases interrogatives. Celles-ci sont très présentes dans le monologue de la scène 3, on y relève également une anaphore de « Pourquoi », qui relève du doute et de l'hésitation. Lorenzo s'interroge sur l'assassinat, et ceci se double d'interrogations sur lui-même, sur sa nature humaine : « Sont-ce bien les battements d'un coeur humain ? ». Lorenzo est livré à une tourmente dans laquelle il confronte le crime qu'il s'apprête à commettre avec sa personnalité : lui qui aimait le calme et la poésie est maintenant un débauché, doublé d'un criminel. Il confronte sa vraie nature à celle qu'il s'est créée par l'usage de souvenirs lointains : « J'ai aimé les fleurs, les prairies, les sonnets de Pétrarque ». Cette confrontation le mène, au travers d'une métaphore filée, à l'annonce de sa propre destruction en même temps que celle d'Alexandre : « La seule pensée de ce meurtre a fait tomber en poussière les rêves de ma vie ». Le meurtre d'Alexandre, il le sait, le