Morale et politique
Les problématiques tournent autour de cette interrogation: Comment concevoir les rapports de la morale et de la politique :
Pourquoi a-t-on tendance à confondre les ordres?
En quoi consiste leur hétérogénéité?
Comment concevoir leur articulation?
I.LA CONFUSION DE LA MORALE ET DE LA POLITIQUE
Réflexion morale: a pour objet le bien, aussi bien ce qui rend un homme bon que ce qui rend la cité bonne. Voilà pourquoi on les confond (PLATON ET ARISTOTE). Les Anciens ne distinguent pas morale et politique. La République de PLATON est aussi bien un traité de morale que de politique. La cité est conçue par analogie avec l'âme. Elles sont toutes les deux tripartites, et la justice qu'il s'agisse de la vertu morale ou de la vertu sociale consiste dans le bon ordre entre les trois parties. Celui qui est en droit de gouverner pour PLATON est donc le sage, celui qui a l'intelligence du juste en lui et hors lui (figure du philosophe roi). Pour PLATON, il y a donc une science du bien, bien moral et bien public qui se nomme philosophie. Au contraire d'ARISTOTE, PLATON condamne la démocratie au profit d'une royauté d'essence morale. Car pour ARISTOTE, la dialectique n'est pas science. Là où il y a débat, il n'y a pas science, aussi à défaut science du bien public, la multitude est meilleure juge qu'une élite, les lumières limitées de chacun se corrigeant les unes les autres et donnant dans l'ensemble un meilleur résultat.
II.HETEROGENEITE DE LA MORALE ET DE LA POLITIQUE
C'est une confusion lourde de conséquences. Pour la morale, qu'elle condamne à la terreur si celle ci souhaite incarner la pureté dans l'ordre factuel et historique de la politique, pour la politique qu'elle condamne à l'impuissance car on ne peut pas réussir en politique si l'on honore scrupuleusement les exigences morales. Morale et politique se distinguent :
Du point de vue du but : L'un se soucie de la vertu de la personne, l'autre du bien public. L'une met en jeu une