Mort a crédit
J’étais for t étrangement vêtu…pas présentable dans une ville….Les gens ils me fixaient curieusement…c’était le moment de la sortie des magasins, des burlingues….Il devait être un peu plus de sept heures…Je faisais quand même sensation avec mon raglan raccourci….Je me suis planqué sous une porte, c’était le coup de mon par-dessus le plus sec à avaler …tout bouffant dans ma culotte qui me donnait la forme étonnante ! Et je pouvais pas me rhabiller là….Et puis j’avais plus de chemise ! Mon grimpant tenait que par l’épaisseur !...J’avais plus de chapeau non plus….J’avais que le petit à Dudule, un Jean-Bart en cuir bouilli. Je mettais ça là-bas …Ici c’était impossible…Je l’ai balancé derrière une porte…Y avait toujours trop de passants….pour que je me risque sur les trottoirs , sapé fantaisie…Je voulais attendre que ça se dégage….Je regardais la rue passer…Ce qui m’a frappé en premier lieu, c’était les récents autobus…leur modèle sans « impériale » et les nouveaux taxis-autos…Ils étaient plus nombreux que les fiacres….Ils faisaient un barouf affreux..J’avais bien perdu l’habitude des trafics intenses…Ca m’étourdissait…J’étais même un peu écoeuré …J’ai acheté un petit croissant et un chocolat….C’était l’heure…Je les ai remis tout de suite dans ma poche…L’air ça paraît toujours mou quand on revient de la campagne…C’est le vent qui vous manque..Et puis alors, je me suis demandé si je rentrerais au Passage ?....et directement ?....Et si les bourres venaient me cueillir ?...Ceux du zozoteur…
Plus haut dans le boulevard Magenta, j’ai retrouvé la rue Lafayette, celle-là, j’avais qu’à la descendre, c ’était pas très difficile, la rue Richelieu, puis la Bourse…J’avais qu’à suivre toutes les lumières…Ah ! Je le connaissais moi le chemin !...Si au contraire, je piquais à droite, j’allais tomber sur le Châtelet, les marchands d’oiseaux..le quai aux fleurs ,l’Odéon…C’était la direction de mon oncle…Le