Moyen mécanique
Francis Bacon
Sans avoir véritablement jamais appuyé sur le déclencheur, Francis Bacon (1909-1992) a été marié à la photographie. Il est très tôt pris d’une frénésie envers la photographie et découpe dans la presse et les livres de cinéma, parfois il commande même des clichés qui lui servent de modèles pour ses toiles. « Document de travail », la photo s’est chez lui substituée à l’étude préparatoire et à la séance de pose. Consommateur torturé d’images, Bacon a usé jusqu’à la trame les photos accumulées dans son atelier-pandémonium.
C’est grâce à cette sensibilité à la photo qu’il développe certaines idées la concernant et notamment avec cette citation :« disposant de ces merveilleux moyens mécaniques d’enregistrer un fait, que peut-on faire sinon aller à quelque chose de beaucoup plus extrême et enregistrer le fait, non par comme simple fait, mais à de nombreux niveaux, où l’on ouvre les domaines sensibles qui conduisent à une perception plus profonde de la réalité de l’image, où l’on essaie de faire une construction grâce à laquelle cette chose sera saisie crue et vive, puis laissée là, et la « voilà » ! ». Bacon suggère qu’avec nos moyens techniques (photo, vidéo) nous devrions aller au delà du simple visuel, au delà de la simple action de figer un instant, que tout un monde s’offre à nous qui s’apparente au domaine de l’invisible, invisible pour notre œil. Lazlo Mohology-Nagy a dit « l’appareil photographique peut perfectionner l’instrument optique qu’est notre œil. ». Or la photo a fait un