Mummod FOLI
Le gangster en était tellement irrité qu'il obligea le barman à avaler 27 litres de Coca-Cola, ce qui lui fut évidemment fatal.
Joha occupe une place à part dans la culture populaire.
Son personnage s'est fondu à celui de Joha (au Maghreb) Jha, Djha ou Djouha. Le personnage de Joha (en Égypte il s'appelle Goha, en Turquie il s'appelle Nasreddin Hoca (prononcer Hodja)) préexistait à celui de Nasr Eddin Hodja sans que l'on puisse clairement déterminer l'origine de ce personnage ingénu, faux-naïf du monde arabo-musulman.
C’est l’idiot-intelligent qui incarne la sagesse, combat l’autorité par l’humour et défend la vie en affectant la stupidité. Son histoire, dont l’origine serait turque, a incarné la relation de l’individu à l’autorité lors du pouvoir des Janissaires. A cette époque, l’individu ne jouissait d’aucun droit car la notion de citoyen n’était pas encore née. Ce n’était qu’une simple victime des puissants. L’émergence de ce personnage narquois aux histoires sans fin nous dit que le conte ironique est un moyen de résistance parmi d’autres et que raconter peut être une façon de continuer à vivre.
En effet, non seulement les histoires de Joha se prêtent à des interprétations multiples, mais elles invitent également le lecteur à enrichir à sa guise cet intarissable réservoir oral.
Mais Joha demeure parmi nous même si nous ne lui attribuons aucune place dans notre littérature moderne, incarnant la capacité du conte à défendre la vie et à ruser avec la mort. Il est un étonnant mélange d’excentricité, d’intelligence, de naïveté et d’ironie. Il permet au pauvre de résister au puissant et à l’homme de déconsidérer l’autorité.