Mussolini et hitler
Questions.
Le discours de Mussolini du 16 novembre 1922 est en effet inquiétant car il se présente lui-même comme le sauveur du peuple italien dans la mesure où il dit avoir empêché un massacre, en n’ayant simplement pas donné l’ordre à ses chemises rouges de “châtier tous ceux qui ont diffamé et tenté de salir le fascisme“. Il revendique le fait d’avoir limité sa propre victoire sur le Parlement: “j’ai refusé une victoire écrasante“, “je me suis imposé des limites“, mais il ne la nie pas pour autant: “je pouvais faire de cette salle sombre et grise un bivouac pour la milice fasciste, et s’en félicite même, en se congratulant: “la vraie sagesse est celle qu’on n’abandonne pas après la victoire“. Mais cet aspect conciliant est contrasté dès le début par l’opposition faite entre ce qu’il a choisi de faire et ce qu’il aurait pu faire: “j’ai refusé une victoire écrasante, et je pouvais avoir une victoire écrasante». Il ne cesse de mettre en avant la force de sa milice: “300 000 jeunes gens armés de pied en cap, décidés à tout et presque mystiquement prêts à suivre un de mes ordres“; et l’emprise qu’il a sur le pays, en énumérant tout ce qu’il aurait pu faire: “je pouvais châtier tous ceux...“, “je pouvais faire de cette salle..“, “je pouvais enchaîner le Parlement et constituer un gouvernement exclusivement fasciste“. Il affirme avoir fait un coup d’état presque pacifique, et légal, certes, mais les derniers mots dévoilent la réalité de sa pensée et la profondeur de ses actes. En effet, par l’expression “au moins pour l’instant“, Mussolini nous révèle le fait qu’il souhaite en effet parvenir au sommet d’un gouvernement à l’idéal fasciste, mais d’une façon légale, habile, et détournée.
Mussolini pratique en effet une pression sur le gouvernement dans la mesure où des troupes squadristes regroupées dans ses faisceaux de combat constituaient une véritable et