Au travers de son ouvrage, Rose Madder, Stephen King use de références mythologiques pour nous conter le périple de Rosie, femme battue qui tente d'échapper à son mari et bourreau Norman. Parmi les nombreuses évocations sous-jacentes, celles du Minotaure et de Thésée apparaissent clairement. La créature mi-homme, mi-taureau est ainsi très vite évoqué dans le roman. En effet, à la lecture du prologue « baisers sinistres », l'auteur utilise déjà le mot « taureau » pour comparer Norman à un être d'une violence inouïe. Une comparaison qui va se renforcer tout au long de ses meurtres, dévoilant un peu plus cette cette rage surhumaine. Ainsi, nous savons que Rosie a été mordue jusqu'au sang lors de sa nuit de noce et plusieurs fois par la suite. En outre, le meurtre d'Anna est évocateur du côté bestial du mari de Rosie qui se jette sur la gorge de sa « proie » comme pour mieux la « dévorer ». D'ailleurs, comme pour définitivement conclure les doutes du lecteur, l'auteur fait revêtir à Norman le masque du taureau lors du banquet organisé par le foyer « Soeurs et filles ». Symboliquement, nous pouvons considérer cet artifice comme le véritable visage du mari violent, ses traits humains n'étant qu'une image factice. En outre, l'environnement renvoie à la mythologie et une fois encore à la créature qui est censée avoir été enfermer dans un labyrinthe par le roi Minos, un lieu dans lequel la bête va sévir pour tuer ses proies. Or, le monde tel que Rosie le conçoit à tout de la figure labyrinthique. Lorsqu'elle s'échappe de l'emprise de Norman, elle est littéralement perdue, et la ville se présente alors comme un labyrinthe : un monde nouveau dans lequel elle doit faire son chemin. C'est dans ce monde que Norman va s'employer à mettre la main sur Rosie et y faire ses nouvelles victimes. Là encore le labyrinthe est prétexte à une autre évocation mythologique, celle de Thésée qui pour se sortir du labyrinthe eut besoin du fil remit par sa promise,