Mélancolie de zidane
« Le vrai geste de Zidane le soir de cette finale, geste soudain comme un débordement de bile noire dans la nuit solitaire ne surviendra que plus tard et fera oublier le reste, la fin du match et les prolongations, les tirs au but et le vainqueur, geste décidif, brutal, prosaïque et romanesque : un instant d'ambiguïté parfait sous le ciel de Berlin, quelques secondes d'ambivalence vertigineuse, où beauté et noirceur, violence et passion, entrent en contact et provoquent le court-circuit d'un geste inédit. »
Comment expliquer ce comportement de la part d'un joueur renommé ? Zidane entamait son dernier match au sein de l'équipe des bleus. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette violence : stress, la lassitude, la fatigue, la volonté de gagner la Coupe du monde, le dernier d'une légende, et toute une nation derrière lui. De plus, l'envenimation apportée par les paroles de Mazzerati furent l'élément déclencheur de cette action innatendue et déplacée. Il est clair, qu'à cette année-là, à ce moment précis du match, le public se retrouve devant un Zidane fatigué « une ivresse de fatigue et de tension nerveuse », lassé, un ''chevalier déchu''. On pourrait croire que tout ce qu'il souhaite, c'est d'en finir au plus vite et pour de bon. Quitter le terrain est peut-être devenue sa seule préoccupation. «L'autre courant de son geste, courant parallèle et contradictoire, nourri d'un excès d'atrabile et d'influences saturniennes, est l'envie d'en finir au plus vite, l'envie irrépréssible, de quitter brusquement le terrain et de rentrer aux vestiaires (''je partis brusquement et sans prévenir personne''), car la lassitude est là, soudain, incommensurable, la fatigue, l'épuisement, l'épaule qui fait mal, Zidane ne parvient pas à marquer, il n'en peut plus de ses partenaires, de ses adversaires, il n'en peut plus du monde et de soi-même. »
En commettant ce geste, il