INTRODUCTION | |

Lors de mon second stage au sein d’un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) accueillant des femmes victimes de violences conjugales, je me suis posé des questions relatives à la parentalité. En effet, il s’agissait là d’un aspect essentiel dans l’accompagnement quotidien des femmes accueillies. Je me suis interrogé sur la place que je pouvais prendre afin de conseiller ou de répondre aux besoins de ces mères. C’est précisément pour continuer la réflexion entamée lors de ce stage que j’ai souhaité effectuer mon dernier stage au sein d’un service d’Assistance Educative en Milieu Ouvert (AEMO). Ce dispositif relevant de la protection de l’enfance a pour fil conducteur cet accompagnement dans l’exercice de la parentalité. Etre parents ne s’invente pas et bien qu’il n’y ait pas de recette miracle, il s’agit tout de même d’un apprentissage : comment s’accommoder de devoirs et de nouvelles responsabilités ? Sigmund Freud assurait qu’il n’était pas de métier plus difficile à exercer que celui d’être parent.[1]

Effectivement, la loi assigne à tout parent des responsabilités liées à l’arrivée d’un enfant et à son développement. Ces responsabilités très lourdes de conséquence pour assurer l’éducation de leur enfant sont définies dans les textes sur l’autorité parentale. Cet ensemble de droits et de devoirs doit en principe permettre de protéger l’enfant dans « sa sécurité, sa santé et sa moralité » selon les termes de l’article 371-2 du Code civil. Cependant, si les parents sont défaillants dans leur rôle de protecteur, la législation autorise le juge des enfants à intervenir dans l’organisation familiale et à remédier à ce manque par le biais notamment de l’assistance éducative.

L’intervention des pouvoirs publics dans la protection de l’enfance remonte à un siècle. Le législateur a justifié cette « intrusion » de l’Etat dans le fonctionnement de la famille lorsque le titulaire des droits sur l’enfant avait commis une